Agnès b., a présenté sa collection automne-hiver 2018-19 sur le thème « Jardin d’hiver » à Paris. Pour cette saison, elle lui a trouvé un écrin de tendresse pour qu’il insuffle ce qu’il faut de léger frisson. Quoi de mieux pour ses silhouettes que de défiler sous les yeux de la plus élancée des Parisiennes.

Le défilé a commencé avec le travail de la créatrice Laure-Hélène Vaudier. Six silhouettes légères pour fleurs bleues à col bleu. La styliste originaire de Saint-Étienne joue avec les premiers regards : romantique, oui, mais également pratique. Si la chaussette se fleurit, si le voile danse, le blouson est là pour rappeler qu’on peut crapahuter. Agnès aime quand on peut bouger dans ce que l’on porte. C’est quand même mieux de vivre sans compromis, non ?

Et justement, c’est avec des allures résolument street qu’Agnès réaffirme une fois de plus son amour pour les artistes. Cet hiver sera Seine Zoo Records ou ne sera pas. Sera Nekfeu ou ne sera pas. Une collaboration où le label du rappeur et son sens du style se marient à merveille avec les lignes et la personnalité de la maison. Un featuring pointu avec des matières douces, des lignes aussi graphiques que les modèles. La tendresse comme seule température. Et pour s’offrir un cocon, on s’encapuchonne, on porte la casquette. On n’a pas froid aux yeux ni aux oreilles. Évidemment, on arbore le bouton-pression.

Évidemment, on choisit de le boutonner ou pas. Évidemment, on ne transige pas avec ce qu’on veut être. Évidemment, on est libre.

La palette ressemblera au ciel qui chatouille la Tour Eiffel. Il pourra être gris, ocre, blanc, rose, bleu, profond, aquarelle. Et surtout scintillant. Chaque modèle sait refléter une nouvelle lumière. Sur certains, on joue presque l’effet miroir, sur d’autres on se laisse happer par un nouveau coucher de soleil. Si le manteau se la joue monochrome, c’est qu’il faut zyeuter ce qu’on y associe. Pantalon tartan, ensemble à motifs, et jupes impressions. La passion d’Agnès pour la photographie offre une galerie de jupes longues aussi légères que l’horizon. Ici, une fenêtre ouverte sur l’ailleurs, là un jardin enneigé. On est prête à enfiler bottines à talons pour faire chanter la neige. Sauter à pieds joints dedans et garder l’élégance. C’est le chic de la spontanéité. L’oeil d’Agnès offre la palette de ce que la Parisienne peut être : un flocon aux mille reflets. En costume affûté avec une chemise à col blanc acéré, en dame aux coudes délicatement recouverts par un long gant, en queue-de-pie sur jupe lamée, en épaules bouffantes, en épaule dénudée, en jupe à poches… La silhouette demeure toujours ultra féminine, on marque la taille, on découvre un bras, on laisse le foulard épouser le vent. Agnès a présenté plus qu’une collection, mais son jardin d’hiver où viennent de se poser les plus tendres des flocons.

                     

Photos: Agnès b. / Voltem Magazine